Julien Creppe a succédé au palmarès du Soulier de Bronze à Neki Mbala, le maître à jouer du Cosmos La Hestre. Le gardien de l’A.D.L.S. MJ Flémalle (129 points) a devancé d’une courte tête Soufian El Fakiri (125) d’ARB Hamme et Jamel Rezki (105) de Basic-Fit Bruxelles. Voilà une belle récompense pour celui qui a été l’un des grands artisans la saison passée du maintien de son équipe parmi l’élite. «Je ne m’attendais toutefois pas à recevoir ce prix pour autant», avoue Julien Creppe. «Je n’y pensais même pas. Puis, la semaine dernière, j’ai reçu un message de mon papa (N.D.L.R.: Vincent Creppe, coach de l’équipe) qui m’envoyait seulement: «Félicitations!». Je n’ai pas compris. Il m’a dit d’aller consulter votre site. Je suis tombé sur les résultats. J’ai vu que mon nom figurait au sommet de la liste. J’ai été surpris, mais aussi très heureux. Comme cadeau de fin d’année, je n’aurais pu rêver mieux.»Et dire que notre interlocuteur était encore joueur de… champ voici sept ans. «Je jouais au MF Flémalle, où je m’entraînais parfois au poste de gardien. J’ai sans doute été influencé par mon papa, qui a connu la haut niveau à ce poste. J’ai toutefois d’abord évolué dans le champ en D2, avant de prendre place dans la cage en raison de blessure. Je n’ai fait que progresser depuis lors.»
C’est assurément pour son aisance sur sa ligne, où il est capable de réflexes inouïs que Julien Creppe a recueilli de nombreux votes. «C’est ma force principale. En salle, c’est évidemment une qualité primordiale. J’ai aussi la chance de pouvoir compter sur mon père, qui est toujours derrière moi. Il est souvent dur. Même si j’ai réalisé un bon match, il préférera mettre l’accent sur les petites choses qui se sont moins bien passées, plutôt que de me féliciter. Il arrive à me remettre en question à chaque sortie. Mais je sais aussi qu’au fond de lui, il est très fier de m’avoir vu remporter ce Soulier. C’est aussi un peu le sien.»
PLUIE DE MESSAGES
Notre interlocuteur, qui suit sa dernière année pour devenir professeur de français n’oublie pas non plus ses équipiers. «Le maintien, on l’a avant tout assuré ensemble en 2016-2017. J’ai reçu beaucoup de suffrages, mais si Jérémy Hoven, un de nos piliers n’avaient pas été hors course en raison d’une blessure aux ligaments croisés, il aurait aussi certains obtenu des voix. Je n’aurais, du coup peut-être pas fini premier. Il faut aussi tirer un coup de chapeau à tous mes autres équipiers, qui à l’inverse de moi qui n’ai raté aucun match ont parfois dû s’absenter pour raisons professionnelles ou pour le foot.»
Les messages de félicitation se sont multipliés depuis une semaine. «De la part des amis, les potes, la famille, les équipiers,… mais aussi les équipes adverses, comme Engie CHU Liège, Golden Club Seraing, Carmelo Debilio d’Albacars Berchem ou encore Georges Tsoras de LART Bruxelles et Hazzis Iakbrima de SNOB Schaerbeek. Cela m’a profondément touché.»
Et si Julien Creppe avait dû voter, son choix se serait porté vers Steven Dillien. «Je le connais très peu, mais le joueur de Hokoben est pour moi une référence. Il a gravi les échelons pour devenir un incontournable chez les Anversois et aussi en équipe nationale. Un gars comme Thiago Costa (Fact Limal) est lui aussi très déroutant pour un gardien.»
Si Julien Creppe garde la tête sur les épaules, on se dit qu’il pourrait un jour, vu ce trophée reçu défendre la cage de l’équipe nationale. «Avec Maes, Sergent et Genchi, notre sélection ne manque pas de talents à ce poste. Maintenant, je me dis aussi que personne n’est éternel et que tôt ou tard, la fin de carrière arrive. Alors oui, pourquoi pas en rêver vu mon jeune âge? Ce n’est pas une obsession. La priorité, c’est assurer le maintien de Flémalle. Vais-je recevoir d’autres propositions? Peut-être. Je me sens toutefois bien à Flémalle. Il n’y a pas, actuellement de raison de changer. A condition évidemment de rester en D1.»
DJ CREPPI AUX PLATINES…
Ce vendredi 5 janvier avant le match de 1/16e de finale de Coupe de Belgique contre le leader de N3A d’Assebroeke, Julien Creppe recevra son prix des mains du président du Comité Exécutif National de l’A.B.F.S., Pierre Goyvaerts. «Même si je serai déjà plongé dans mon match, il faudra sourire pour la photo souvenir (rires). Ma maman, ainsi que ma copine, qui est encore plus fière que moi seront présentes. Je sais déjà où je vais placer le trophée: dans ma chambre, à côté de mes… platines. En effet, j’exerce comme DJ. D’abord, je mixais pour moi. Maintenant, j’anime parfois des soirées. Depuis, mes potes m’appellent DJ Creppi.» (rires)
Et qui sait si après la rencontre, DJ Creppi ne mettra pas l’ambiance à la salle Louis Melin de Flémalle?
NICOLAS TOUSSAINT