Le citoyen de Ghlin, Sami El Filali (Flamengo Mons), est le seul joueur de D2 à être convoqué pour les entraînements de l’équipe nationale belge, qui prépare le prochain Championnat d’Europe (UEFS) en République Tchèque à Prague du 19 au 24 mai.
Quand avez-vous débuté le football en salle?
Je devais avoir 10 ou 11 ans. Je me suis affilié aux Junkies Frameries, via un ami du coach. Le club est devenu Frameuro Mons. C’est à 17 ans que j’ai débuté en équipe fanion en D1. La faillite n’a pu être évitée. J’ai mis le football en salle entre parenthèses durant un an. La «D3» de Wintacq Cavesse Boussu m’a alors sollicité, mais je n’y ai joué que par épisodes, lorsque cela était compatible avec mes engagements au football en D3 avec Ath. C’est alors que Patrick Poli, le coach de Flamengo Mons, m’a appelé. On a eu un échange. Il me voulait pour jouer la tête cette saison. Comme le football en salle commençait réellement à me manquer, je n’ai pas longtemps hésité.
Quand avez-vous reçu votre convocation pour votre premier entraînement avec l’équipe nationale?
Une semaine avant le rendez-vous (NDLR: le 1er février). J’avais été un peu mis au parfum par mon coach de la sélection espoirs du Hainaut, Giuseppe Vitellaro. On avait été disputé une rencontre à Vilvorde contre des Flamands et le coach national, Yves Heremans, était présent. Il était allé trouvé Giuseppe pour lui dire que je pourrais l’intéresser.
Est-ce que cela a quand même été une surprise?
C’est ma maman qui a ouvert le courrier. Elle m’a ensuite téléphoné. J’étais très fier, mais aussi un peu étonné car, victime d’une double entorse trois semaines avant face à l’ONU Seraing Club Liégeois, on venait juste de m’ôter mon plâtre. J’ai directement joint Giuseppe pour l’en informer, ainsi que le président de Flamengo Mons, qui m’ont forcément félicité.
Comment s’est passé ce premier entraînement?
J’étais un peu tendu car à peine déplâtré, je pensais ne pas pourvoir tout donner, voire même me reblesser. Mais j’ai été vite à l’aise, vu que la majorité des joueurs sont d’origine arabe. Le soigneur de l’équipe m’a posé un tape et directement, Bilal El Hafid (Barça Picardie Bruxelles) a été l’un des premiers à venir vers moi. Le capitaine de l’équipe, Hicham Channouf, en a fait de même. Puis, tout s’est enchaîné. Le prochain rendez-vous est fixé au samedi 15 février, toujours à Vilvorde.
Pensez-vous faire partie de la sélection définitive pour vous rendre en Tchéquie où la Belgique sera dans le groupe C avec la Biélorussie et la Slovaquie?
En fait, les entraînements se donneront jusqu’au 10 mai, au rythme de deux par mois. Le coach écrémera petit à petit sa sélection. Mon but est évidemment de faire partie du groupe final. C’est une superbe opportunité pour moi.
Le fait d’évoluer en D2, même si votre club est bien parti pour rejoindre l’élite peut-il représenter un désavantage?
Je ne le pense pas. C’est la vérité du terrain qui compte. Et puis, j’aurais très bien pu me retrouver cette saison en D1 au Selaklean Thulin, où je n’ai finalement pas signé pour diverses raisons.
Encore étudiant, cette absence d’une semaine ne risque-t-elle pas de poser problème?
Je suis en seconde année en marketing à Mons, mais un arrangement devrait être trouvé. Des potes sont au courant de ce qui m’arrive et m’ont déjà proposé leur aide. Je les en remercie déjà.
D’après-vous, qu’est-ce qui justifie votre sélection?
D’abord, notre superbe parcours en championnat avec Flamengo Mons en Nationale 2B. Ensuite, nos bons résultats et mes bonnes prestations lors des matches aller du championnat francophone espoirs avec la sélection provinciale du Hainaut, en tête avant les matchs retour dans la province de Namur en avril. Et plus personnellement, mes capacités techniques et le fait que je me donne toujours jusqu’à la dernière seconde.
Serez-vous toujours à Flamengo Mons la saison prochaine?
Ce n’est pas ma préoccupation du moment. On verra plus tard. Je préfère me concentrer sur la fin de saison et assurer le titre, même si en D1, avec un ou deux renforts, on jouerait le top 10.
Tout le monde vous prénomme Sami, alors que votre document d’identité renseigne Anthony. Quelle en est la raison?
C’est mon papa qui voulait m’appeler Anthony, au contraire de ma maman. Ils ont divorcé. Comme je suis d’une famille musulmane, j’ai souhaité changé de prénom: Sami, qui veut dire: la sagesse. La procédure est en cours, mais bientôt, même sur mes papiers, on pourra y lire Sami.
Recueilli par Nicolas TOUSSAINT