Voici seize ans, plusieurs amis originaires de Campo Maior situé dans le district de Portalegre au Portugal ont eu l’idée de se rassembler pour créer leur club de football en salle dans la Capitale. Le club s’est logiquement appelé: Campomaior BXL. «Pour respecter les 14 caractères autorisés, nous avons dû écrire Camp Maior en un mot sur le document d’ inscription», précise le correspondant qualifié du club, Cédric Banaiuto.
Ce dernier remplit aussi la fonction de coach au sein de l’unique formation alignée. Cette saison a été celle de la consécration. En effet, en terminant en tête de la P3E du Brabant Wallon/Bruxelles-Capitale, elle s’est ouverte pour la toute première fois depuis 2004 les portes de la P2.
«Nous avions fini à une belle deuxième place en P3 en 2016-2017 et depuis, on espérait enfin parvenir à franchir un cap supplémentaire. On a encore échoué la saison dernière en finissant quatrième. Cette fois, en accueillant Aaron Nahop et Rui Manuel De Almeida, tout en conservant déjà un noyau plutôt compétitif, on voulait clairement y arriver. On l’a fait, mais il y a tout de même un arrière goût. Jusqu’ici, nous étions chaque fois montés dans la division supérieure via un accessit. C’est la première fois que nous étions en mesure de terminer champions et malheureusement, le Coronavirus est passé par là. Aucun titre n’a été attribué. Dommage, même si il y a évidemment bien plus grave actuellement dans la vie.»
L’équipe n’a concédé qu’une défaite en 19 rencontres disputées. «Nous avons toujours fait la course en tête. Notre unique revers, il date de notre premier match de 2020. On s’est fait surprendre dans notre salle d’Ixelles. C’est notre seul accident de parcours, même si nous avons aussi réalisé trois nuls. Si le championnat s’était poursuivi, je pense que l’on serait allé au bout. La motivation était omniprésente et notre douzaine de joueurs bel et bien concernée.»
CONGOLAIS, COLOMBIEN, GHANÉEN,…
Bien que coach, notre interlocuteur a dû dépanner dans la cage. «Lorsque notre gardien titulaire, Champion (NDLR: c’est bien son réel prénom) Habarugira était absent, mon frère, Rafaele, créateur du club avec moi avait pour habitude de le remplacer. Mais je m’y suis aussi collé, alors que je suis, quant à moi, joueur de champ.»
Depuis les débuts, la multiculturalité s’est développée au sein du noyau. «Au départ, 90% des joueurs provenaient de Campo Maior. Avec le temps, des joueurs d’origine congolaise, colombienne, ghanéenne, brésilienne et bien entendu portugaise se sont succédé. Je me demande si nous avons vraiment des joueurs belges (rires). On parle, malgré, tout français sur le terrain.»
L’équipe bruxelloise espère maintenant assumer en P2. «Recruter pour se renforcer? Je ne pense pas que cela soit nécessaire. Nous serions alors trop nombreux. Cela pourrait engendrer des tentions. Avec le groupe actuel, nous avons les atouts pour espérer une saison tranquille dans le ventre mou.»
NICOLAS TOUSSAINT