Le club de la province de Luxembourg de No Border (qui se traduit en français par «sans frontière») Arlon doit certainement avoir le record du nombre de nationalités que l’on retrouve parmi ses affiliés. «Il y en a neuf: albanaise, belge, française, turque, marocaine, algérienne, italienne, luxembourgeoise et ivoirienne», énumère le correspondant qualifié arlonais, Giuseppe Ciccia. «Et la saison prochaine, il y en aura toujours autant puisque notre affilié ivoirien sur le départ sera remplacé par des Portugais. Nos valeurs sont la diversité, le respect de l’autre et la solidarité, soit un multiculturalisme que l’on espère gagnant.»
Pourtant à la base, notre interlocuteur évoluait au sein d’un autre club. «A New Team Virton en P3 précisément, avec un équipier, Mike Chaves. Mais en parallèle, on jouait aussi les mercredis à Arlon avec une bande de copains. On a alors décidé de se lancer tous ensemble. D’où la création de ce club. Vu les nationalités et cultures différentes, on a opté pour No Border. C’était le nom d’un club de foot avec lequel j’ai joué dans un championnat corporatif dans le Hainaut qui réunissait plein de joueurs d’origines africaines différentes.» Et visiblement, ce mélange a réussi, même si l’équipe qui a terminé 3e en P3B ne monte pas en P2. «Le 3e de la P3A, FS Athus Verra B a un meilleur coefficient que nous. Ce n’est pas grave. On visait, pour cette première campagne, le milieu de tableau et nous avons fait nettement mieux en battant peu avant le confinement le 2e classé d’AS Futsal Athus.»
UNE DEUXIÈME ÉQUIPE
Giuseppe Ciccia avoue que la communication n’est pas toujours facile. «Je parle plusieurs langues, mais pas toutes celles représentées au sein du club. On se débrouille alors avec quelques interprètes. Et puis d’un pays à l’autre, les personnalités sont différentes. Certains arrivent à la salle cool, alors que d’autres débarquent très concentrés. Il faut trouver le juste milieu.»
Le succès est tel que le club a créé, pour 2020-2021, une seconde équipe dans la nouvelle série (D) de P3. «Le club d’ UT Pétange qui était en P3C arrête et nous allons récupérer plusieurs joueurs dont on connaît bien le C.Q. Je suis diplômé UEFA B au foot et je serai actif avec un autre coach. On veut se structurer et continuer à se construire pour véritablement se définir des objectifs dans trois ou cinq ans. Il n’y aura donc aucune pression. On est certes passé pas loin de la montée, mais elle ne sera pas une obligation la saison prochaine, même si nous aurons quelques renforts. Par contre, on fait appel aux jeunes. Avec une moyenne d’âge de 35 ans, il est aussi temps de rajeunir un peu les cadres.»
NICOLAS TOUSSAINT