Une montée fêtée reste, de manière générale, synonyme de saison positive. Mais au club du Mini AMP Bruxelles, la promotion via la 2e place de P4C en P3B au terme de la saison 2019-2020 n’a pas été accueillie avec ce même engouement. «Nous avons été promus un peu à notre grand désespoir», confirme Philippe Van Boxmeer, correspondant qualifié du club, arrivé en 1996. «On ne s’y attendait pas vraiment. Nous avions été mutés dans une série plus faible que la précédente. Nous étions troisièmes au moment de l’arrêt, mais notre coefficient nous avait fait gagner une place. Si nous étions réfractaires, c’est parce que le noyau est vieillissant. Nous étions redescendus en P4 il y huit ans et cela nous convenait. Nous pouvions disputer la coupe provinciale réservée au P4 et P5 que nous avions même remportée.»
Le club a une histoire puisqu’il est entré, en 2021, dans sa 30e année d’existence. «Le premier noyau était constitué d’employés de l’Agence et Messagerie de la Presse basée à Anderlecht. Elle est devenu ensuite AMP. La direction finançait la participation de ses travailleurs qui désiraient s’adonner au championnat de football en salle, de football, de basket et aux compétitions de tennis. La situation est devenue plus compliquée et dans le cadre d’un plan social, ce financement n’a plus été possible. L’équipe de mini-foot a été la seule à survivre grâce aux «kermesses» organisées par ses joueurs. Avec le temps, l’effectif a évolué. Plus personne ne travaille pour la société ou sont d’anciens employés. Des amis d’amis se sont succédé.»
UNE DEUXIÈME PLACE TROMPEUSE
Lors de cette saison annulée, l’équipe occupait le 2e rang en P3B. «Ce classement était trompeur. Nous avions eu l’occasion de disputer sept rencontres, alors que d’autres formations comme le Sporting Jette qui nous avait battus 11-1 en avait quatre de moins. On avançait au rythme d’un point par match. Je pense, dès lors, qu’on serait parvenu à se maintenir. Cela même si nous avons plusieurs quarantenaires, tandis qu’à 51 ans, je joue encore mes matchs. J’ai déjà proposé à mes équipiers d’envisager la catégorie «vétérans». La plupart n’y songe pas encore. Il est vrai qu’on tient encore la route. Il nous manque un peu parfois de vitesse ou de physique, mais nous compensons par notre intelligence de jeu et notre placement. Nous avons toutefois commencé à rajeunir un peu les cadres.»
L’équipe repartira donc en P3 et jouera le jeu. «Même si cet échelon ne nous plaisait pas vraiment, nous avions l’intention de montrer que nous avions toujours le niveau. On fera donc en sorte de le prouver en 2021-2022, même avec un an de plus dans les jambes.»
NICOLAS TOUSSAINT