En terminant sur la troisième marche du podium de la Provinciale 2A la saison dernière, l’Union Arlon n’avait pu accéder à la P1 luxembourgeoise. «Même si nous avons forcément tourné depuis un moment cette page, ce fut un peu frustrant», avoue le correspondant qualifié arlonais, Frédéric Lambert. «Il nous restait cinq rencontres et on devait encore se rendre à Sogefoot Aubange, qui a terminé en tête, seul promu de notre série et qui ne nous avait battus que par un but d’écart à l’aller. Le coefficient qui a servi à établir les classements n’a pas plaidé en notre faveur.»
C’est la raison pour laquelle le club attendait beaucoup de ce dernier exercice, cette fois irrémédiablement annulé pour les raisons que l’on sait. «Nous avions retenu les leçons du passé en favorisant la qualité à la quantité, en repassant de quatre équipes seniors à trois. La montée en P1 était clairement l’objectif. La motivation régnait comme en témoigne ce bilan de 10 points sur 10. En raison du Covid, Luc Saive, notre coach historique, ne voulait pas prendre le moindre risque. C’est moi qui le remplaçait sur le banc. Tout se passait pour le mieux. Toutefois, ce à quoi on ne s’attendait pas, c’est que ce satané virus vienne nous détruire une nouvelle saison. On espérait cette promotion l’année de la célébration de nos 40 ans. A l’inverse, c’est le cauchemar qui se poursuit.»
Et notre interlocuteur n’évoque pas que l’aspect sportif. «On sait que beaucoup de clubs se créent entre amis qui gèrent une ou parfois deux équipes. De notre côté, c’est une vraie structure avec 166 affiliés et 15 équipes, dont dix en jeunes. J’avoue que je suis un peu perdu, comme abandonné. On sait que des aides de la Ligue se précisent mais en parallèle, on nous demande au niveau de la gestion des salles de réfléchir à nos heures pour la saison prochaine, alors que nous n’avons encore aucune perspective bien nette et qu’on ne sait même pas si l’on reprendra normalement en septembre. Même chose pour nos jeunes. Nous avions tout mis en œuvre en espérant, à un moment, les revoir se défouler en compétition. Nos moins de 13 ans s’entraînaient une fois par semaine pendant deux heures. Et au final, cela n’a servi à rien. Quant à nos équipes féminines, elles n’ont pu non plus longtemps s’exprimer, alors que juste de l’autre côté de la frontière, les championnat Grands-Ducaux se poursuivaient. Moralement, la situation n’est pas facile à vivre. Pour la première fois en 28 ans, nous n’avons pu organiser notre traditionnel tournoi de décembre. On a l’impression que tout s’est effondré.»
NOUVELLE COLLECTION PRINTEMPS…
Enfin, Frédéric Lambert estime qu’il sera compliqué de rebondir. «On va déjà tenter de se changer les idées en participant au Challenge «J’me bouge pour mon club». Nous y participerons vêtus d’une collection d’équipements aux couleurs jamaïcaines -qui rappellent les nôtres- des Rasta Rocket, une célèbre équipe de bobsleigh. Et dans le pire des cas, si le football en salle ne reprenait que dans très longtemps, cela nous permettra au moins de courir ou de faire du vélo aux couleurs de l’Union.»
NICOLAS TOUSSAINT