C’est avec quatre points de plus que son dauphin d’Ares United Bruxelles, alors qu’il restait six matchs à disputer, que Local Saint-Gilles a décroché la première place en P1 du Brabant Wallon/Bruxelles-Capitale. Voici un an jour pour jour, l’équipe assurait son maintien le premier avril 2019 et ce n’était pas une blague… «Je pense que même si le championnat avait été à son terme, nous aurions conservé notre position pour être ainsi déclarés champions», estime le C.Q. du club, Abdellah El Haddouti. «Qu’est-ce qui a changé par rapport aux autres saisons? L’état d’esprit. Notre ambition n’a jamais été de monter et souvent, on se freinait un peu sur la fin afin d’éviter de nous retrouver avec les meilleurs. Cette saison, nous avons pris match par match. Les points ont suivi.»
Et peut-être que cette fois, avec cette arrêt imprévu du championnat, l’équipe n’a pas eu l’occasion de lâcher du lest. En attenant, elle a pu compter, en décembre, sur les apports de Soufiane Tigra et Yasine Qoli. «Le premier joue avec notre équipe en N2 de l’Union Belge à Bouraza Medina, alors que le second était actif au sein de cette même fédération à Proost Lier en D1 et ensuite à la Squadra Mouscron également en D1. Ils étaient présents à domicile -puisque nous jouons le samedi soir-, mais aussi parfois en déplacement. Ils sont de la maison. Ils ont évidemment amené un plus. A leurs côtés, nous avions des gars comme Redouane Halal ou Walid Naciri au club depuis des années. L’expérience était apportée par notre gardien, Anwar Bakkali, mais aussi via notre capitaine Mustafa Abdelkhalek. Ce qui a constitué un beau mélange.»
DILEMME…
L’équipe n’a concédé qu’une seule défaite. «C’était face à Egema Boitsfort. Le match devait se disputer un vendredi, mais notre maison de jeunes avait une activité. Nous aurions voulu décaler, mais cela ne s’est pas fait. Nous nous sommes alignés déforcés et nous avons déchanté. Hormis ce couac, nous avons réalisé un superbe exercice.»
Cette première place offre ainsi la possibilité à l’équipe de rejoindre la D3 à l’A.B.F.S. Mais on sent chez notre interlocuteur que l’hésitation est palpable. «C’est un dilemme. Avec l’effectif actuel, nous tiendrons certainement la route à ce niveau vu que souvent, les clubs montants de notre province se débrouillent sans trop de difficulté la saison suivante à l’étage supérieur. Espoir Molenbeek qui survole la N3C en est encore un parfait exemple. Mais jouer en D3, c’est ne plus pouvoir jouer le samedi à domicile, avec obligation de prester le vendredi. Cela pourrait poser un problème, vu notre implication aussi à l’Union Belge. On pourrait constituer un noyau avec nos jeunes éléments en devenir. Avec le confinement qui se prolonge, nous n’en avons pas encore vraiment discuté.»
Il le faudra tôt au tard…
NICOLAS TOUSSAINT