Après le titre, c’est la Coupe de Belgique qui a filé sous les doigts du club de Selaklean Thulin. Les Borains se sont vus à nouveau privés de récompense par sa bête noire du GS Hoboken, qui réalise du coup le doublé, vainqueur 7-4 à Vilvorde. « Il est vrai que la déception du titre envolé n’a pas été simple à digérer, mais 48 heures plus tard, nous nous étions remis au travail afin de ne pas laisser filer cette seconde chance de décrocher un trophée », explique le coach Walter Bartolotti. « Cela n’a pas suffi. Nous avons fait à Vilvorde illusion un quart d’heure. L’envie était pourtant présente, mais la tête et les jambes n’ont pas suivi. C’est une immense déception, surtout après le beau parcours réalisé et cette vingtaine de matchs sans revers. Puis, sont arrivés ces playoffs où je n’étais plus vraiment maître de mon groupe. »
En effet, le président Ablak Ouafik s’est investi sur le petit banc plus que d’accoutumée. « Je ne lui reproche pas de s’être mis sur la feuille de match durant cette dernière ligne droite car s’il a agi de la sorte, c’est certainement parce qu’il pensait que cela ferait plus de bien que de tort au groupe. Malheureusement, on ne peut pas dire que cela a été une réussite. Ce qui me dérange davantage, c’est qu’il ait mis ainsi en doute mes compétences. C’est plus dur pour moi de le digérer. On se souvient, par exemple, que l’on était revenu de 3-5 à 5-5 lors de la troisième manche des playsoffs contre Hoboken. Le placement de Barboza dans la cage n’y avait pas été étranger. Nos adversaires n’en touchaient plus une à ce moment et je comptais terminer la rencontre dans cette configuration. Je n’ai pu le faire et au final, on a tout perdu aux tirs au but. J’aurais pu rentrer dans les brancards et me faire davantage respecter dans ma fonction, mais fallait-il pour cela en venir aux mains? J’ai préféré prendre sur moi pendant que mon désormais ex-président ne parvenait pas à gérer ses émotions. »
C’est toutefois la dernière page d’une histoire qui se referme douloureusement pour Walter Bartolotti, qui ne rempilera pas comme déjà annoncé précédemment pour une quatrième saison. « Lorsque je suis arrivé voici trois ans au club, c’etait le néant. Le club, sans staff, était quasi le plus détesté de D1. On a tout reconstruit pour attirer des spectateurs. Au final, nous aurons remporté une coupe et une Supercoupe. Ce n’est déjà pas si mal, mais vu ces deux derniers trophées envolés suite aux circonstances que l’on sait, je m’en vais avec un goût de trop peu. »
« JE SUIS UN HOMME DE CHALLENGES »
L’avenir de notre interlocuteur est encore indéfini. « Actuellement, je suis toujours en train de décompresser. Après cet échec, qui est pour moi autant personnel que collectif, il me faudra certainement un peu de temps avant de recharger les accus. J’ai l’académie au USA à laquelle collabore aussi Sascha Filippi et où je me rendrai en juillet pour me changer les idées. Forcément, je souhaiterais poursuivre dans le milieu. Dans un club? Pourquoi pas, mais qui devra alors être structuré, vouloir promouvoir le football en salle et travailler avec des jeunes. Je suis un homme de challenges. Au Selaklean, en trois saisons, des affinités se sont créées. Être trop proche de ses joueurs n’est pas spécialement une bonne chose. Je préfère donc laisser ma place. »
Quant aux joueurs, Perreira de Campos et Thiago Costa, qui cumuleront toujours avec le championnat de France, devraient poursuivre. Barboza est encore indécis vu les sollicitations. Quant à Bargibant, qui comptait mettre un terme à sa carrière au terme de la saison, rien ne dit qu’il ne poursuivra pas ailleurs.
Nicolas TOUSSAINT