C’est à la troisième place en Nationale 3B de l’A.B.F.S. que se situait la formation de Chamal Jette avant l’interruption des championnats. Mais le critère de coefficient qui a finalement servi de juge de paix a permis aux Jettois -en retard de matchs- de sauter l’Esperanto Schaerbeek et l’Inter Namêche. Le titre n’a pas été décerné, mais la montée en D2 est, par contre, bien d’actualité pour les Jettois. «Nous avions terminé troisièmes la saison dernière en N3C et c’est finalement MFC Rebecq (2e) qui avait accompagné le champion de Peterbos Anderlecht en D2», rappelle le joueur et C.Q. de Chamal Jette, Ilias Benkhales. «Nous voulions, cette fois, aller au bout. Nous avons conservé notre noyau, renforcé par les arrivées de Tarek Benhaddi et Zakaria Zahriou. Les débuts ont été un peu compliqués. Nous sommes quasi tous des joueurs de football et il y avait parfois entraînement le vendredi. On a ainsi dû effectuer quelques déplacements en nombre réduit.»
Mais l’équipe s’est accrochée, jusqu’à ce fameux dernier triptyque de la saison écourtée. «On devait accueillir Shaab Ramillies et Oasis Bruxelles en l’espace de… 24 heures et la semaine suivante, on recevait Esperanto Schaerbeek. On a réalisé un 5 sur 6 d’anthologie. Après avoir battu Ramillies, on en a fait de même le lendemain avec une victoire à l’ultime seconde grâce à un but de Youness Fetouaki. Et c’est ce même joueur qui encore, sur le gong, nous a offert le nul contre Schaerbeek.» Mais c’est le match juste avant, à VDL Manage, qui restera peut-être le plus important. «Il restait dix minutes et nous étions menés 4-2 avec déjà cinq fautes concédées . On s’est engueulé en se disant les choses. Cela a eu comme effet de nous réveiller. On a réussi à inscrire cinq buts et à s’imposer 4-7. Le jusqu’au-boutisme: c’est assurément le terme qui convient le mieux à notre club. On ne lâche jamais rien. Après ce duel, on s’est dit que l’on allait mettre le paquet pour jouer les trois rencontres suivantes au complet. On connaît la suite…»
Pour notre interlocuteur, pas de doute, son équipe aurait fini par émerger à la régulière. «Il nous restait six matchs face à des adversaires tous abordables. La motivation était au zénith avec ces derniers résultats. On n’a pas volée cette montée. Nous n’avons subi qu’une défaite. On craignait juste que l’A.B.F.S. ne suive l’exemple de l’Union Belge qui a figé les classements sans possibilité de montée. Le bon sens a prévalu.»
UN ENTRAÎNEMENT EN D2
La lutte aura été féroce. «Maintenant, il faut avouer qu’il y avait d’autres très belles équipes dans la série. On pense d’abord à Oasis Bruxelles. Tactiquement, les Bruxellois sont au top. Ils ont des entraînements et cela se voit. Il y avait aussi énormément de qualité à Esperanto Schaerbeek, où Adnane Larchi donnait le tempo, tout en bénéficiant du métier de Yassine Qoriche comme coach. Notre régularité a finalement fait la différence, sans compter notre robustesse défensive (NDLR: trois buts seulement en moyenne encaissés par match).»
La préparation pour la D2 peut débuter. «On vient de passer de la P2 à la D2 en quatre ans. Il serait peut-être judicieux de structurer un peu plus le club pour ce niveau. Je ne pense pas que l’on engagera un coach. Par contre, l’instauration d’une entraînement par semaine semble un minimum. Cela nous évitera, par exemple, d’être moins pris en défaut comme cette saison sur les phases arrêtées.»
NICOLAS TOUSSAINT