Lorsque l’on mène 8-2 à un quart d’heure du terme, plus rien de fâcheux ne doit, en principe, vous arriver. Pourtant, l’ONU Seraing a connu une fin de match cauchemardesque contre Gedinne United. Les Namurois ont réussi la performance de renverser la vapeur, pour s’imposer 8-9. «Franchement, je ne trouve même pas les mots pour expliquer cette parodie de fin de rencontre», déclare Uran Murtezi, arrivé cette saison au club de l’Inter Huy, sous les conseils de Sammy Derwael. «Nous étions pourtant bien entrés dans la rencontre en menant 5-0. Il n’y avait alors pas photo. Le score est même passé à 8-2 en milieu de seconde période. Et puis, tout s’est écroulé d’une pièce.»
Est-ce le discours tenu durant la semaine qui trottait dans les têtes? «Deux jours avant la rencontre, on nous annonçait qu’un sponsor venait de lâcher le club et que les joueurs n’allaient donc plus être rémunérés. Sammy Derwael avait déjà pris les devants et ne s’est pas présenté pour ce match. J’avais quand même décidé, avec d’autres d’honorer mes engagements. Je ne pense pas que les joueurs ont fait express de tout lâcher à 8-2. On s’est cru hors d’atteinte. On a continué à se ruer vers le goal adverse, au lieu de gérer. Lé mérite en revient aussi au Gedinnois, qui ont bien joué le coup avec leur gardien-volant (NDLR: Augustin Mathieu). Les goals encaissés se sont enchaînés et le ras-le-bol a pris le dessus. Moi personnellement, j’ai fait ce que j’ai pu. J’ai planté six roses lors de ce match. On peut difficilement me reprocher un manque d’implication.»
Et dire que le 10 janvier, le coach de Seraing, Brahim Guezzou confiait sur notre site, au lendemain de l’élimination en 1/16 de finale de la Coupe de la Belgique vouloir assurer le top 5 et si possible, tenter d’aller accrocher le 1er accessit, qui pourrait déboucher sur la montée en D2. «On aurait pu y arriver. Individuellement, nous n’étions certainement pas moins forts que le probable futur champion de Herstal 1453. Je joue également au foot dans la province namuroise, que je découvre en P2 à Havelange. Des namurois militent aussi dans cette N3D à l’A.B.F.S. Et si certains sont peut-être moins talentueux techniquement, ils savent eux ce que veulent dire: l’envie.»
ÉVITER LE FORFAIT GÉNÉRAL
La rentrée dans le rang semble désormais inévitable. «Pour le maintien, cela devrait aller. Par contre, vu ce qu’il s’est passé vendredi, j’ai décidé moi-même d’arrêter les frais, après Sammy Derwael. D’autres comme Bilal Talbi ou encore Soufian El Attar, pour ne citer que ceux-là stoppent également. Notre coach, qui a même dû officier comme délégué vendredi, faute de personne du club disponible est très triste.» Ce que celui-ci confirme. «Je ne pense pas que c’est du sabotage, mais seulement une défaillance au niveau de la mentalité», enchaîne Brahim Guezzou. «J’avais pourtant sept joueurs à ma disposition. C’est l’avenir qui me préoccupe désormais. Il y a tous ces départs, sans compter Hafid Amzil, retourné à l’Union Belge. Quatre joueurs, dont le gardien sont certains de continuer. Il faudra probablement aller puiser dans notre noyau de P3 pour compléter. Le but sera de finir la saison et d’éviter les trois forfaits et donc, celui général. J’ai déjà peur pour les plus longs déplacements. On a encore besoin de points pour se sauver. Derrière, la zone rouge n’est pas loin.»
NICOLAS TOUSSAINT