C’est un C.Q. très affecté que nous avons contacté pour faire le bilan de la saison de son club, Optique Lecocq Dison. Jean-Luc Demortier nous avouait que cet exercice avait tellement été éprouvant personnellement qu’il envisageait de tout plaquer. « J’ai bouclé mon championnat le plus triste », déclare Jean-Luc Demortier. « Je vais prendre ma décision cette semaine. Mais honnêtement, je suis plutôt pessimiste quand à la survie de notre club. »Des propos qui demandent forcément quelques explications. « Cela fait plus de dix ans que le club existe, mais jamais on ne m’avait autant manqué de respect. Nous avions construit une équipe avec, notamment, des recrues du MFC D Verviers comme Amara Dabo, Younes Bourhaba et Abdelmajid Bakkali, pour viser cette fois le titre que nous recherchions depuis plusieurs années déjà. En matchs de préparation, nous avions pris la mesure du MFC D Verviers, montant en N1, du Pellos Aubel, militant en N2, au point que quasi tout le monde nous pointait comme favori. Mais tout a capoté d’entrée. On a commencé par un 1 sur 4 et des joueurs ont commencé à poser des lapins et pire, à ne même plus répondre à mes coups de fil. Et pour les rares qui le faisaient, il y a avait toujours une excuse. La plus grosse? Un rendez-vous chez le… coiffeur. Lors du premier déplacement, le coach, Mohamed Nalbou, n’était pas là, pas plus que son délégué. On a mis les choses au point, mais très vite, ce petit manège a repris. Si bien qu’en septembre 2012, c’est déjà moi qui reprenait le coaching comme par le passé. »
« LES ENVELOPPES SONT PRÊTES »
Il ne faut donc pas s’étonner de devoir descendre jusqu’au huitième rang du classement de la Nationale 3D pour trouver trace du matricule 1373. « J’avais pourtant lancé des équipes de jeunes la saison dernière, avec une coupe provinciale directement remportée par nos scolaires. Quant aux joueurs de l’équipe première, je les ai finalement trop gâtés. Les exemples ne manquent pas. Chacun possédait sa propre gourde de rafraîchissement. J’avais aussi posé des repères à leurs bas pour qu’ils gardent toujours les mêmes la saison entière. J’en étais même allé jusqu’à leur avoir brodé à leur nom des petits draps pour s’éponger le visage lorsqu’il quittait le terrain pour souffler. Mais qu’ai-je obtenu en retour? Rien. Chaque vendredi, c’est à peine si je pouvais voir mes trois enfants vu que je devais tout gérer. Poursuivre une saison de plus dans ces conditions, je ne le referai plus. »
Notre interlocuteur est visiblement au bout du rouleau. « J’ai des enveloppes sur un meuble chez moi avec le noms de tous les joueurs. Elle sont bien parties pour être utilisées afin de les désaffilier… »
Nicolas TOUSSAINT