Loris Simon, le buteur du Condruzien en Provinciale 2B namuroise de football, vient de faire des débuts remarqués au football en salle en Nationale 3B avec le FC Cinacien, équipe avec laquelle il a directement marqué trois buts, tout en délivrant un assist. Ce qui n’a pas empêché sa formation de glisser lanterne rouge. Entretien avec le joueur de Ciney.Plus connu dans le milieu du foot namurois où vous avez marqué 51 buts la saison passée en Provinciale 2B et encore une vingtaine lors de cet exercice avec le Condruzien, comment en êtes-vous arrivé à disputer votre premier match pour le compte du FC Cinacien le 28 février contre ZVC Hoegaarden?
Keny Willem, qui joue dans ce club, est mon beau-frère. Il m’avait déjà demandé de le rejoindre en début de saison, mais je préférais réfléchir. Depuis, l’équipe éprouve des difficultés à tenir son rang en D3 après la montée de P1. Il m’a donc réitéré sa demande car son coach recherchait des renforts. J’ai rencontré le délégué de l’équipe dans une grande surface. Tout s’est enchaîné. Quinze jours plus tard, j’étais affilié.
Aviez-vous déjà joué au football en salle?
En fait, je joue pour le compte de Natoye Futsal en corpo. J’aime cette ambiance, mais c’est trop facile. On remporte tous nos matchs et souvent avec plus de dix buts d’écart. Le plaisir de l’emporter est donc relatif. En rejoignant le FC Cinacien, je pouvais ainsi me confronter à un niveau bien supérieur de la discipline.
Pour votre premier match, bien que battu 4-9, vous avez été impliqué dans les quatre buts de votre équipe: trois goals et un assist. Est-ce une révélation?
Sur deux buts, j’ai joué sur ma rapidité et j’ai eu un peu de chance sur le troisième. Je suis monté sur le terrain après dix minutes. J’ai tout de suite été impressionné par la vitesse d’exécution. Le placement et les consignes doivent être appliqués à la lettre pour ne pas se faire surprendre. Mais vu mes premières statistiques, je dois néanmoins avoir vite appris. Et dire que le coach m’avait dit avant le match: «Ne t’attends pas à marquer dès ta première rencontre» (rires).
N’était-ce qu’un «one shoot» ou bien comptez-vous terminer la saison?
Je n’ai pu traîner après ce match et je n’ai encore revu personne, vu que le prochain rendez-vous n’est fixé que le 14 mars (NDLR: contre Anneessens 25 Bruxelles qui lutte pour le titre). Je ne sais donc pas vraiment ce qu’on a pensé de moi. J’espère quand même qu’on me rappellera.
Votre entraîneur en football, Vincent Deketelaere, ne vous empêchera-t-il pas de jouer?
Je ne vois pas pourquoi il le ferait. Il m’a toujours laissé gérer mes matchs en corpo, me laissant même jusqu’à sauter un entraînement pour me permettre de pratiquer en salle lorsqu’un match est programmé en semaine. Je ne lui ai pas encore parlé de mon affiliation au FC Cinacien. Et même si on joue le titre et la montée en P1 au foot, ce ne sont pas ces quelques minutes de futsal qui, à mon âge, vont me tuer.
Et le risque de blessure?
Il existe toujours bien sûr, comme quand je monte aussi l’escalier chez moi (rires)…
Qu’est-ce que vous appréciez dans le football en salle?
En football, vu ma facilité à marquer, je suis souvent matraqué. Et comme c’est parfois fait de façon vicieuse, les arbitres ne le voient pas toujours. C’est évidemment frustrant. Au futsal, c’est différent. Le moindre contact est sanctionné. Cela m’a d’ailleurs fait bizarre d’être quelque part protégé. Il faut néanmoins s’adapter. Contre Hoegaarden, je me suis laissé aller à un tacle un peu trop généreux. J’ai dit à l’arbitre que c’était mon tout premier match. Il m’a quand même répondu qu’il ne laisserait pas passer cela une seconde fois.
Si l’on vous demandait de choisir entre football et football en salle, que choisiriez-vous?
Je vais certainement en surprendre, mais pas sûr que j’opterais pour le foot. Je prends plus de plaisir en salle. Je suis peut-être un peu trop euphorique en raison de mes débuts réussis, mais j’avoue qu’une «carrière» en salle ne serait peut-être pas pour me déplaire.
Recueilli par Nicolas TOUSSAINT