Après plus de trente ans de bons et loyaux services, Jean-Luc Boussifet (à gauche sur la photo) vient de démissionner des «Bons Viquants» de Mont, club namurois dont la plus haute équipe évolue en P1 cette saison et où il a principalement officié comme C.Q. « En tant que fondateur du club en 1985, avec au départ des matches amicaux disputés pour se lancer et l’affiliation à la L.F.F.S. en 1986, j’ai passé d’agréables moments, mais aussi des désillusions », explique Jean-Luc Boussifet. « Le meilleur de mes souvenirs restera sans aucun doute la finale de la coupe provinciale remportée par notre équipe B à Gembloux en mai 2014. Parvenir à affréter un car pour une centaine de supporters, sans compter ceux qui ont fait le déplacement en voitures, c’est une sacrée performance. »Visiblement, cet agréable souvenir est déjà bien lointain et notre interlocuteur se montre très affecté par les récents événements. « Cette fois, la goutte a débordé du vase. Comme de coutume, à l’aube de chaque saison, nous demandons 50 € de cotisation. Mais certains joueurs ne comprennent apparemment pas le français, de même que d’autres personnes du comité.
Grâce à mon travail et celui de mon fils, Denis, nous avons pu contacter quelques sponsors. Si cela n’avait pas été le cas, cela ferait longtemps que le BV Mont n’existerait plus. Heureusement, notre brocante récolte en septembre chaque fois un succès fou, grâce notamment à Gaëtan Daffe et Dany Pêcheurs, ainsi qu’à quelques joueurs, soit dix sur… la centaine de membres. On serait déjà content de voir les autres passer prendre un verre, mais ce n’est même pas le cas. »
A LA TETE D’UN AUTRE CLUB?
Jean-Luc Boussifet estime avoir donné pas mal de son temps pour le peu de satisfaction en retour. « Ces organisations, c’est quand même pour les joueurs! Toutes les semaines, ce sont chaque fois les mêmes personnes qui doivent alimenter le frigo.
Lors de la dernière activité, on a atteint les limites. Pour une fois, notre président Carqueijo avait décidé de prendre les choses en main. Le problème, c’est qu’il l’a fait en explosant le budget prévu -dont je ne souhaite pas dévoiler la somme- par des achats superflus. C’était, de plus, le jour de mon anniversaire et Monsieur Carqueijo m’a reproché d’avoir invité des personnes gratuitement à l’occasion de ma fête, alors que je n’étais même pas de service aux tickets repas, ni boissons.
J’ai tout fait pour améliorer la situation de notre club, en faisant installer de nouvelles pompes, par exemple. Je ne compte plus mes heures d’investissement. Mais cette fois, je referme le livre. »
Malgré cette déception, Jean-Luc Boussifet ne tourne peut-être pas le dos au football en salle pour autant. « J’en profite pour remercier mon épouse, Jean Scheers (NDLR: secrétaire du C.P. namurois ), les autorités communales, les sponsors, les responsables de la salle du Maka d’Yvoir et les joueurs.
Je compte prendre un peu de recul pour l’instant, mais si un club faisait appel à mes services, j’analyserais la demande. Me retrouver à la tête d’un nouveau club n’est pas impossible non plus.
Je souhaite néanmoins au train du BV Mont bonne route et en tant que cheminot, j’espère qu’il ne déraillera pas complètement… »
Nicolas TOUSSAINT