Les filles des Dragon’s Mons sont enfin arrivées à leurs fins. Cela faisait deux saisons qu’elles attendaient le titre, après avoir échoué à deux reprises derrière les rivales de Madry Charleroi. La victoire contre Cosmos La Hestre (12-0) a mathématiquement offert la timbale aux Montoises. « Je suis content pour ce groupe qui m’a accueilli les bras ouverts », explique le coach, Sascha Filippi. « Alors que je m’occupais des filles du Cosmos Laeken la saison dernière, nous avons remporté le «Sljivo». Cassandra Romano, des Dragon’s, était venue nous renforcer. Elle savait que j’allais être libre et m’a proposé de devenir coach de son équipe qui n’avait qu’un désir: celui d’enfin devancer les rivales de Madry Charleroi. »Sascha Filippi, également coach de l’équipe nationale féminine de Catalogne, a pris son rôle très à cœur. « Avec nos petits moyens gérés par la présidente de l’équipe, qui n’est autre que notre gardienne, Claudia Capouiller, nous avons mis en place quelque chose de grandiose. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nous n’avons concédé qu’une défaite en vingt matchs à… Madry Charleroi, dans des circonstances totalement défavorables. Nous n’étions que quatre. J’avais des joueuses en vacances ou retenues par leur travail, alors que Firdes Mecipoglu passait un test en D1 de foot en Turquie. Pourtant, nous avons livré un match terrible. On a été certes défaits 7-1, mais le 1-0 n’était arrivé qu’après 18 minutes. »
Les Montoises avaient toutefois pris le meilleur au retour, le 28 février face aux Carolos, dans des circonstances tout aussi spéciales. « La responsable du Madry, Franca Bordenga s’était fait un malin plaisir d’avertir les dirigeants du club de foot des Ladies du RAEC Mons où évoluent trois de nos joueuses que celles-ci allaient jouer en salle la veille de l’affrontement en prairie à Anderlecht. Du coup, nos filles avaient étaient privées de salle. J’avais toutefois anticipé en affiliant trois joueuses de l’équipe de France, venues de Paris, que j’avais eues sous ma direction. Je ne vous dis pas la stupéfaction dans le regard de Franca Bordenga lorsqu’elle s’est aperçue de notre riposte. Nous l’avons emporté 5-2. Cette dernière a encore tenté de porter réclamation, mais le sport a fini par triompher. »
CHAMPIONNES DE BELGIQUE?
Notre interlocuteur savoure forcément cette saison quasi parfaite. « Nous n’avions pourtant aucun entraînement, alors que je devais coacher des gradins vu mon statut spécial. J’ai des filles qui sont venues de Bruxelles, de Mouscron ou Tournai et qui n’ont jamais demandé un centime. Nous n’avions peut-être pas des individualités aussi imposantes que celles du Madry, mais collectivement, nous étions bien les meilleurs. Ma gardienne, Claudia Capouiller, est, pour moi, l’équivalent féminin de Didier Bargibant, que j’entraîne au Selaklean Thulin (N1). Soit, ce qui se fait de mieux. Emilie Vanardois a été une machine défensivement, bien épaulée par Laura Lermusiaux. »
On se demande, vu la richesse d’un tel noyau, pourquoi l’équipe n’a pas pris part à la Coupe de Belgique. « Avec le foot, cela aurait été incompatible pour de nombreuses filles. Il y a un peu de regret, car nous aurions pu aller aussi loin dans cette compétition. Mais nous avons un autre objectif, celui de devenir champion de Belgique. Nous allons d’abord affronter les championnes du Brabant Wallon/Bruxelles-Capitale de Guanekouke, ainsi que Volvo La Calamine ou Olympic Lincent (Liège) pour devenir champions francophones, avant d’en découdre avec le vainqueur flandrien. Si nous allons au bout, nous espérons dénicher les finances suffisantes pour prendre part à la Coupe d’Europe. Le parcours de Volvo La Calmine en décembre dernier, qui a remporté le trophée, a fait rêver, même s’il faut bien reconnaître qu’il manquait quelque pointures. »
Pas question toutefois de faire de folies. « On va récupérer Cassandra Romano qui, blessée d’entrée aux ligaments croisés, n’a pu nous épauler cette saison. »
Pour conclure, Sascha Filippi tenait à remercier certaines personnes. « Notamment mon prédécesseur, Oscar Dulière, ainsi notre ancien C.Q., Dino. Merci aussi à nos trois renforts de l’équipe féminine française. Elles n’ont joué qu’un match, mais leur présence aura été déterminante. »
Nicolas TOUSSAINT