On le sait, Selaklean Thulin, vainqueur de la Coupe de Belgique et demi-finaliste des playoffs, compte dans ses rangs pas mal de joueurs d’origine brésilienne. On pense à Thiago Costa, André De Campos Pereira, Fernando De Menezes, qui seront rejoints en 2014/2015 par Bruno Barboza (CKB Puurs) et Lucas Diniz (Sporting Hasselt). Ce mardi 8 juillet, ces derniers, à l’instar du peuple brésilien dans sa globalité, ont vécu un moment douloureux avec la débâcle infligée par l’Allemagne à la Seleçao en demi-finale de la Coupe du Monde de football: 1-7. Des chiffres qui font d’ailleurs davantage penser à une score de football en salle.
Nous aurions voulu nous entretenir avec l’un des Brésiliens de Thulin pour qu’il nous livre leur sentiment. Cela n’a pas été possible. « Tout simplement parce qu’ils sont, pour la plupart, justement retournés au Brésil pendant la période creuse, afin de recharger leurs accus », explique leur coach, Walter Bartolotti. « Après cette déroute, leur batterie est certainement à plat. (rires)
Je suis malgré tout en contact avec Thiago Costa via les réseaux sociaux. On n’a pas encore vraiment eu l’occasion de discuter de tout cela. Comme ses compatriotes, il doit forcément être malheureux. Je sais ce que c’est. Même si je supportais les «Diables Rouges», je soutenais également la «Squadra» vu le sang transalpin qui coule dans mes veines. Mes joueurs brésiliens ne s’étaient pas privés de me charrier lors de l’élimination prématurée de Pirlo et des siens. Je n’ai même pas à cœur de leur rendre la monnaie de leur pièce. Honnêtement, j’ai pas mal été chagriné pour tous ces Brésiliens. On a assisté à un moment historique que personne au monde n’aurait pu imaginer, même pas les Allemands dans leurs rêves les plus fous. Avec Neymar, cela aurait été sûrement un autre match, mais vu comment les Allemands paraissaient infranchissables, je ne pense pas que le dénouement aurait été si différent. Heureusement, il y a encore quasi deux mois avant la reprise en salle. J’espère que mes Brésiliens auront d’ici là digéré ce camouflet. Car forcément pour des sportifs comme eux, cela laisse évidemment une fameuse trace. Il faudra peut-être encore les consoler à leur retour. »
Notre interlocuteur ne se rappelle pas dans sa carrière de joueur ou même d’entraîneur de football en salle avoir connu un tel camouflet. « Cet aveu d’impuissance qui a rongé aussi rapidement l’équipe du Brésil reste un phénomène relativement rare. J’ai, bien sûr, connu de lourdes défaites, mais jamais au point d’être inexistant durant tout un match. Cela dure peut-être au maximum dix minutes et puis, l’équipe, même si elle est battue au bout du compte, redresse un moment donné la tête. Malheureusement, le Brésil n’est pas parvenu à le faire et a montré ses limites. »
Nicolas TOUSSAINT