Avec 78 goals inscrits en Nationale 3B, Ali El Makhoukhi, le goléador et capitaine d’Anneessens 25 Bruxelles, promu en Nationale 2A, a terminé meilleur buteur toutes divisions confondues à l’ABFS. Le comptable bruxellois, qui est aussi trésorier du club, revient sur son passé, la saison écoulée et son avenir.
Connaissez-vous le nombre exact de vos buts inscrits cette saison?
Honnêtement, non, jusqu’à ce que votre site ne révèle le classement des buteurs toutes divisions confondues. Je me suis aperçu que j’étais largement en tête avec 78 buts marqués en championnat, soit dix-neuf de plus que mon dauphin (NDLR: Mehdi Bouanati de Flamengo Mons en N2B). Cela sans compter ceux inscrits en Coupe de Belgique, dont deux notamment face aux champions de Belgique de Waremme AC. Je n’avais jamais eu un tel rendement dans ma carrière.Pouvez-vous, justement nous la résumer?
C’est à 18 ans que j’ai effectué mes débuts en Nationales, en D3 à l’Union Belge, dans un club de la région gantoise qui n’existe plus. Je suis passé par ZVC Affligem (N2), Medina Forest (N2), FC Enghien, où je suis monté en D1. A la mi-saison, je rejoignais Brussels United (N1). Direction ensuite Alliance Ecaussines (N1), avant d’aider Frameuro Mons à gravir les échelon de la D3 à la D1. C’est alors que j’ai tout stoppé d’un coup.
Pour quelle raison?
Professionnellement, je suis devenu comptable indépendant. Je ne pouvais plus honorer les entraînements que ce sport demande au haut niveau. Au bout d’un moment, cela me manquait. Je suis revenu dans aux affaires dans le club de mon quartier à Anneessens 25 Bruxelles. Nous sommes montés de P2 pour rejoindre cette saison la D2.
Lors du défunt exercice, vous avez réalisé cinq quintuplés, un septuplé et même un octuplé. Vous souvenez-vous de ce match en particulier?
Pour être honnête, hormis les autres équipes brabançonnes, je ne connaissais pour ainsi dire pas les adversaires que je rencontrais. Depuis que j’ai arrêté le haut niveau, je joue uniquement pour m’amuser. N’empêche que cette fois là (NDLR: c’était le 14 mars au FC Cinacien, laminé 4-16), tout me réussissait particulièrement bien.
Vu votre aisance à trouver le chemin du but, êtes-vous perçu par vos équipiers comme la vedette du groupe?
Nullement. Ils me félicitent évidemment souvent, mais ils sont aussi conscients que j’ai connu le top en Belgique et que cela aide beaucoup lorsque l’on débarque en Nationale 3. Le rythme y est plus lent et je peux jouer sur mon expérience. Et puis si je bute ainsi, c’est aussi parce que je reçois des caviars. Mon principal «fournisseur» est Jamal Rezki. On s’entend les yeux fermés.
Qu’est-ce qui vous a finalement amené à pratiquer le football en salle?
Lorsque j’avais 13 ans, il n’était pas simple de se faire remarquer pour intégrer les clubs de football importants de la région. Il fallait des pistons. Je n’en avais aucun. Du coup, j’ai décidé de me lancer dans la discipline. A 31 ans désormais, je m’y sens toujours comme un poisson dans l’eau.
Votre gabarit (1m76 pour 66 kg) n’est pas vraiment imposant et pourtant, rien ne vous arrête devant le goal. Quels sont vos principaux atouts?
Justement, lorsque l’on me voit arriver sur le terrain, je parais assez discret. Cela peut déstabiliser l’adversaire lorsque je me mets en action. J’ai aussi la chance d’être efficace des deux pieds. L’expérience acquise à l’Union Belge est aussi un plus. Je n’hésite jamais non plus à multiplier les appels de balle, afin de me procurer un maximum d’occasions.
Avez-vous déjà pensé à l’équipe nationale?
Je n’ai jamais été sélectionné à l’Union Belge et je ne pense pas que l’on m’appellera au sein de celle de l’ABFS, même si j’ai fait partie de la sélection francophone, notamment lors d’un tournoi en Espagne. Il y a de toute façon d’excellents joueurs en D1. Pour preuve, notre équipe nationale a quand même terminé vice-championne d’Europe en République Tchèque. Mais forcément, ce serait un rêve. Même si je suis d’origine marocaine, je suis né en Belgique et bien belge.
Vu ces 78 buts inscrits, avez-vous reçu des sollicitations des clubs de l’élite?
Pas cette fois et je n’en suis pas frustré. Pour moi, le football en salle au top, c’est terminé. Mon boulot me prend trop de temps. Cela se sait dans le milieu et les dirigeants de clubs savent dès lors que même en insistant, cela ne servirait à rien.
Vous venez d’accéder à la Nationale 2 avec Anneessens. Pensez-vous être aussi prolifique la saison prochaine?
Ce sera compliqué. Le niveau est supérieur. Lors de l’exercice précédent, je venais de P1 et je m’étais fait un peu oublier. Désormais, je risque d’être la cible des défenseurs adverses. Mais le plus important sera s’assumer avec mes équipiers cette promotion.
Que peut-on attendre de votre équipe?
Une saison tranquille, voire un peu plus. Outre l’arrivée de recrues de LART Bruxelles (N3B), je me réjouis du retour du CKB Puurs (N1) de Mustapha Rezki. Nous bénéficierons aussi des services d’un nouveau gardien, Mohamed Badou, quasi inconnu dans le milieu du futsal, qui a déjà néanmoins joué un match avec nous en Coupe de Belgique face à Waremme AC. Notre noyau comptera neuf joueurs et si Jamal Rezki peut davantage se libérer lorsque nous jouerons en déplacement, cela pourrait faire mal.
Recueilli par Nicolas TOUSSAINT