Le projet était alléchant au sein du club de One Academy Bruxelles qui s’est lancé à la ligue en 2020. «On a formé à la base une académie de football sur la région bruxelloise», confie le correspondant qualifié Zachary De Backer. «Le projet social et sportif avait comme but l’intégration par le foot dans la commune de Molenbeek. On a créé un club avec une équipe senior en mélangeant différents joueurs du quartier. Nous nous sommes tournés alors vers le football au sein de notre A.S.B.L. pour y lancer cinq équipes de jeunes allant des diablotins au cadets. Tout était en place pour vivre une belle première saison portée par notre équipe fanion, très ambitieuse, qui devait être la locomotive.»
On le sait, la deuxième vague du Covid s’est invitée et tout s’est soudainement arrêté en octobre 2020 alors que la P5 comptait le maximum de points après quatre rencontres. «Cela a eu une répercussion dramatique. Nous avons dû tout annuler. Nous avons perdu des joueurs et notre A.S.B.L. a dû fermer. Nous n’avons pas vraiment été soutenus durant ces moments compliqués par la Ville, alors que nous avions pas moins de 150 jeunes. Bref, cette crise sanitaire nous a empêchés de nous développer. Nous ne sommes pas parvenus à nous en remettre. Nos jeunes sont repartis donner la priorité au grand foot.»
L’AVENIR EN QUESTION
Aujourd’hui, il ne demeure plus que l’équipe fanion qui participe au championnat de P5F du «Brabant Wallon/Bruxelles-Capitale». «Malgré des réticences, on a quand même décidé de maintenir l’équipe seniors avec les éducateurs qui étaient encore motivés. La flamme est toutefois presque éteinte alors que nous étions fiers de pouvoir collaborer avec des clubs plus huppés comme ETM (Espoir) Molenbeek et son C.Q., Ayoub Laasri. Il y a de telles ressources dans notre région qu’il y aurait eu moyen de faire de belles choses. Le destin en a décidé autrement. Désormais, on joue juste pour passer du temps ensemble. En huit matchs, on a pris que quatre unités pour occuper la dernière place. Nous avons déjà un forfait administratif et deux sportifs. C’est vraiment le jour et la nuit.»
A tel point que l’on se demande si la suite de la saison pourra être assumée. «La crise sanitaire est toujours belle et bien là et il y a désormais le paramètre du CST à devoir gérer. J’ai bien peur que l’on ne puisse pas aller au bout. On a l’impression d’assister à un beau gâchis.»
NICOLAS TOUSSAINT