Assurément, le club de Madry Charleroi, fondé en 1978, a l’un des plus beaux palmarès dans l’histoire du football en salle féminin. Il détient le retour de titres de champion de Belgique à l’A.B.F.S. avec cinq sacres. Il a également soulevé quatre Coupe de Belgique. Seul Boutique Toupie Herstal a fait mieux en la glanant à cinq reprises. On ne compte plus les titres de champions provinciaux et les coupes provinciales. Toutefois, le dernier titre majeur remonte quand même à 2013 avec une 4e Coupe de Belgique remportée (4-3) contre Olympic Lincent. Depuis, cette dernière équipe avait repris un peu le flambeau, avant que Volvo La Calamine ne devienne la référence ces dernières années. Mais suite au retrait des Germanophones au terme de la saison passée, on se disait que cette campagne serait peut-être celle de la «renaissance» pour les Carolos sur le plan national. Mais la pandémie que l’on traverse en a décidé autrement. L’équipe devra se contenter d’une première place de son championnat, alors qu’elle n’avait disputé que la… moité de ses matchs au moment de l’arrêt. «On était à quatre unités des Wombats Anderlues, mais avec trois match de retard également», précise l’âme du club Francesca Bordenga, C.Q. «On n’avait pris que neuf goals en autant de matchs. On était aussi qualifié pour les demi-finales de la coupe provinciale.»
Mais tout cela ne devait être que la mise en bouche avant le plat de résistance. «On avait confectionné le noyau pour essayer de tout rafler et renouer avec notre tradition. On avait recruté quelques joueuses de football de haut niveau, dont notamment Maud Coutereels. On voulait devenir champion francophone et ensuite champion de Belgique. En Coupe Nationale, on allait affronter l’équipe novice de Borussia Loyers pour vivre ensuite une belle demi-finale contre Swaf Ladies Beernem, l’une de meilleurs équipes néerlandophones du pays.»
«ON AURAIT PU RIVALISER AVEC LA CALAMINE»
Il est vrai aussi que Volvo La Calamine n’était plus là. «Mais je pense honnêtement que même avec la présence des Germanophones, nous aurions pu rivaliser avec elles, si nous avions dû en découdre dans une compétition majeure. On profitait du championnat pour peaufiner nos schémas tactiques. On espérait en récolter les fruits lors des plus grosses échéances qui allaient seulement arriver. Des filles comme Gwenaëlle Lemoine montaient en puissance. Elisabeth Mariscal Diaz et Marci Senga Kisoka réalisaient aussi une belle saison. Avec cette campagne arrêtée prématurément, il y a forcément un énorme goût de trop peu.»
Les ambitions seront donc reportées à la campagne 2020-2021, avec toujours Salavator Parisi à la tête de l’équipe, désormais secondé par Massimo Bordenga, neveu de Francesca qui est aussi joueur en N3 de l’A.B.F.S. à Sicile Pont-de-Loup. «Et quant à moi, je ne me contente pas du poste de C.Q (rires). A 46 ans, il m’arrive de monter au jeu pour débloquer des situations. Je reste efficace devant la cage. On repartira avec le même effectif. Selena Polo Garcia qui a longtemps été blessée reviendra complètement dans le coup.»
NICOLAS TOUSSAINT