Alors que c’est un peu l’incertitude quant à la suite donnée aux différents championnats, le MF Habay pourra dire quoi qu’il advienne qu’il a décroché le titre de champion cette saison. En effet, le club habaysien a profité du dernier jour de compétition en date, ce mercredi 11 mars, pour décrocher les lauriers en P1 luxembourgeoise. Avec dix longueurs d’avance avant son déplacement au Real Luxembourg, un succès était nécessaire, à condition que Villers-sur-Semois s’incline à BAT 81 Tintigny. C’est le scénario qui s’est produit. «Le temps de mettre le premier goal et nous avons ensuite déroulé (2-8)», explique Léo Ferauge l’un des champions qui s’est contenté de gérer l’équipe mercredi. «J’étais en contact avec le C.Q. de Villers qui jouait au même moment. Il m’a d’abord annoncé un score de 2-2 à la pause. Puis, peu avant la fin de notre match, j’ai reçu un score final de 2-8 pour Tintigny que j’ai relayé aux joueurs présents sur le terrain à ce moment. On s’est félicité au coup de sifflet final. La fête est restée mesurée. De un, on travaillait le lendemain et de deux, ce titre n’était pas une volonté.»
Effectivement, c’est via le titre de champion en P2 que Habay avait retrouvé la P1 et le club ne s’attendait nullement à dominer de cette façon la concurrence. «Nous avions fêté déjà le titre en P1 en 2015, pour terminer aux alentours du top 5 en D3 la saison suivante. Nous avions décidé d’arrêter à ce niveau pour repartir en P2, grâce à notre équipe B. De nouveau, nous avons retrouvé l’élite, mais on s’est encore laissé glisser en P2 avant de nouveau sabler le champagne. Pour ce deuxième retour en P1, nous voulions vivre un championnat tranquille. C’est tout l’inverse qui s’est produit.»
L’équipe est invaincue en championnat. En tout cas sur le terrain. Car elle a dû déclarer une fois forfait face à FJEP Lexy en raison d’un effectif insuffisant au moment des fêtes de fin d’année. «Bizarrement, ce championnat de P1 a été plus facile que le précédent en P2. Il est vrai que nous avons pu compter sur l’arrivée de Christophe Philippe pour défendre notre cage, issu du MF Etalle (N3D-A.B.F.S.), ainsi que sur celle de William Schmit, venu du Gaumais Saint-Léger (P1). Et puis, le noyau était déjà composé d’anciens joueurs de Nationales comme Devadip De Becker, Dimitri Meert ou encore Manu Jacob, revenu du Boca Juniors Libramont et qui doit approcher de la soixantaine de réalisations personnelles.»
NON A LA D3
Logiquement, ce titre est synonyme de retour en D3 pour la campagne 2020-2021. Mais il n’en sera probablement pas question. «Il y a 99,9% de chance qu’on ne rejoigne pas cet échelon. Les joueurs sont plutôt réfractaires à devoir à avaler les kilomètres. Il y aurait aussi un souci avec notre salle qui n’est pas aux normes au niveau des dimensions, notamment pas appropriées pour l’installation de la table des cartes bleues. Nous avions dû nous délocaliser à Martelange lors de notre précédente montée en D3. Ce n’est qu’à une quinzaine de kilomètres, mais on ne s’y sentait pas vraiment chez nous. On avait l’impression de jouer également à l’extérieur. On devait gérer la buvette,…»
Du coup, le club devrait à nouveau repasser par la case départ et recommencer en P3. Une solution alternative a été envisagée. «Nous avons été sortis aux tirs au but par la formation du MF Loge Construction Marche qui compte le maximum de point en P3A. C’est une terrible équipe qui n’est pas à sa place. Nous avons échangé avec eux sur les réseaux sociaux. Nous leur avons proposé de «switcher» nos matricules. Eux auraient franchement le niveau pour militer en D3 et de notre côté, nous pourrions recommencer en P2 -vu le probable titre des Marchois- et non en P3.»
Contacté, le C.Q. de Marche ne se montre, pour sa part, pas intéressé, même s’il tient à remercier le club de Habay pour cette proposition. «Nous militions encore en province de Liège, la saison dernière, son l’appellation de Lolo Neupré», explique Medhi Dely. «Mais comme nous sommes de Hotton, Durbuy et Marche, nous sommes passés à la L.F.F.S.-Luxembourg. S’il est vrai que notre noyau possède des éléments qui tiendraient la route en D3, pas mal sont encore trop jeunes. Et si l’on doit gravir les échelons, on préférerait le faire par nos propres moyens. J’en profite pour féliciter les joueur de Habay pour leur sacre amplement mérité.»
Dès lors, il se pourrait qu’il n’y ait aucun montant luxembourgeois de P1 en D3 au terme de cette saison. En effet, même si les équipes classées dans la foulée de Habay venaient à être sollicitées, celle-ci ne seraient pas obligées de compléter les éventuelles places vacantes en Nationale 3. Et comme le pense le président du C.E.P., Freddy Merlot, c’est même loin d’être gagné…
NICOLAS TOUSSAINT